Le développement de l’enfant est donc quelque chose de très complexe, déterminé par de multiples facteurs, il est même étonnant que ça se passe souvent plutôt bien. En effet, pour que le franchissement des différentes étapes se passe sans souci, il faut que les personnes qui s’occupent de lui puissent répondre de façon adaptée à ses besoins psycho-affectifs spécifiques à chaque étape. Elles souhaitent faire le mieux pour l’enfant mais peuvent être entravées dans leurs réponses à l’enfant par des évènements de vie difficiles (maladie, deuil, chômage, difficultés financières, etc.), un manque de compréhension des besoins spécifiques de l’enfant (qui peuvent parfois s’exprimer de façon déconcertante ! ) ou des modalités relationnelles qu’ils ont eux-mêmes développées lors de leur propre développement infantile faute d’avoir reçu les nourritures psycho-affectives dont ils avaient besoin.
Nulle
culpabilité à avoir si l'enfant présente des difficultés ou des
symptômes gênants, la plupart des familles font du mieux qu'elles
peuvent. Mais ce manque de réponses aux besoins
psycho-affectifs peut laisser comme une trace dans le psychisme de
l’enfant, analogue
à une fissure dans une maison susceptible de fragiliser l’ensemble du
bâtiment : on parle en psychanalyse de « fixation » à un stade de
développement
antérieur à ce qui est attendu à l’âge chronologique de l’enfant. Le
psychisme
étant quelque chose de plus complexe qu’une maison, cette fixation ne se
voit
pas forcément de façon évidente mais s’exprime par le biais de
symptômes plus
ou moins déconcertants : difficultés de séparation, d’attention, enfant
« bougeon », difficultés relationnelles avec les frères et sœurs ou
les copains, difficulté à trouver sa place d’élève, à investir les
apprentissages, troubles du sommeil, troubles alimentaires, phobies,
tics ou
tocs, troubles du comportement, transgressions, etc. La liste est
quasi-infinie !
Le bilan psychologique : un outil de compréhension des
symptômes de l’enfant
Lors
du bilan psychologique, le psychologue va explorer le psychisme de
l’enfant (si celui-ci est d'accord !) dans son ensemble, tenter de
déterminer les
fixations (les « fissures » évoquées plus haut) éventuelles ainsi que
les ressources (points forts) de l’enfant.
Généralement
le bilan
psychologique comprend un test d’efficience intellectuelle, appelé
familièrement test de QI (WISC pour les enfants d'âge scolaire). En fait
le chiffre de QI n’a que peu d’intérêt en
lui-même. Certes dans le cas de difficultés scolaires, il peut être
intéressant d'objectiver d’éventuelles difficultés d’ordre
cognitif pour proposer par exemple des adaptations en milieu scolaire.
Mais il est également pertinent de voir comment l’enfant mobilise ses
capacités
intellectuelles : des difficultés d’ordre psycho-affectif viennent-elles
interférer dans sa pensée ?
C'est pourquoi le bilan psychologique est
complété par ce que l’on appelle des « tests projectifs » (Rorschach,
Patte Noire, TAT, épreuves de dessin...) qui permettent d’explorer les angoisses,
les conflits et les représentations que l’enfant se fait de lui-même et de son
environnement. En effet l’enfant, à partir des matériaux proposés (consigne de
dessin, images à décrire, histoires à raconter...), va révéler ses préoccupations
dont il n’a pas nécessairement conscience ou qu’il ne saurait pas verbaliser.
C'est l'analyse de l'ensemble de ce matériel qui permettra de mieux comprendre le monde interne de l’enfant (comment il se voit et se représente les relations à son environnement), de dégager des pistes de compréhension de ses symptômes et de proposer des conseils de guidance parentale pour aider au mieux l’enfant, voire des pistes thérapeutiques si besoin.
La restitution de bilan psychologique peut parfois être un moment stressant ou difficile pour les parents mais elle permet aussi souvent de changer le regard sur les symptômes de l'enfant et d'engager ainsi une autre dynamique de développement.
C'est l'analyse de l'ensemble de ce matériel qui permettra de mieux comprendre le monde interne de l’enfant (comment il se voit et se représente les relations à son environnement), de dégager des pistes de compréhension de ses symptômes et de proposer des conseils de guidance parentale pour aider au mieux l’enfant, voire des pistes thérapeutiques si besoin.
La restitution de bilan psychologique peut parfois être un moment stressant ou difficile pour les parents mais elle permet aussi souvent de changer le regard sur les symptômes de l'enfant et d'engager ainsi une autre dynamique de développement.
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